e Parisien annonce en effet que « des médecins travaillent activement au développement de l'immunothérapie, qui fait notamment ses preuves dans la prise en charge du cancer du poumon. [...] Un médicament diffusé en perfusion pour stimuler le système immunitaire, et l'aider, dans le cas de Parkinson, à se débarrasser des dépôts anormaux de protéines dans le cerveau ».
Le journal indique que « la phase 2 d'un essai clinique international a commencé. Plus de 300 patients seront inclus ».
Stéphane Hunot, chef d'équipe à l'Institut du Cerveau et de la Moelle épinière (ICM), précise que « c'est un peu comme un vaccin thérapeutique. L'idée est d'aller piéger les protéines anormales de façon à enrayer la progression de la maladie. Plusieurs études américaines ont montré une efficacité et une bonne tolérance des patients. C'est une piste intéressante et prometteuse ».
Le Parisien observe que « Didier Robiliard, président de [l'association de patients] France Parkinson, ne cache pas «fonder beaucoup d'espoir» en l'immunothérapie, tout en suivant de près les autres voies. Un essai européen est notamment en cours pour faire baisser les taux trop élevés de fer dans le cerveau. S'il est essentiel à l'organisme, l'excès de fer pourrait en effet être à l'origine d'une dégénérescence des neurones ».
« Un champ des possibles susceptible de mettre un jour à mal cette maladie qui se soigne mais ne se guérit pas. Et qui est loin de se résumer à des tremblements », poursuit le quotidien. Stéphane Hunot souligne ainsi qu'« il faudrait plutôt dire les maladies de Parkinson. Selon leurs facteurs de risque - génétiques, environnementaux... - elles se développent différemment ».
Le quotidien ajoute : « En toile de fond, l'idée que comme le cancer, la maladie dégénérative pourrait bénéficier de médecine ciblée, personnalisée, s'intéressant aux causes autant qu'aux conséquences ».
Le Parisien publie un entretien avec le Pr Philippe Damier, neurologue au CHU de Nantes, qui « détaille [...] cette nouvelle piste de recherche alors qu'une grande campagne pour une meilleure connaissance de la maladie débute ce vendredi ».
Le spécialiste explique que « les traitements - médicamenteux et chirurgicaux - associés notamment à de l'activité physique, ont permis des progrès considérables... mais il faut aller plus loin. Une des pistes nouvelle et prometteuse est l'immunothérapie. Prenez le cerveau : il est rempli de protéines alpha-synucléines. Mais chez quasiment tous les patients de la maladie de Parkinson, elles s'agrègent de façon anormale, notamment dans les cellules à dopamine, indispensable au contrôle des mouvements du corps. D'où l'idée d'aller éliminer à la source ces dépôts anormaux par l'immunothérapie ».
Le Pr Damier indique que cette technique utilisée en cancérologie « fait ses preuves ! Dans le cas du cancer, la cellule ne contrôle pas sa multiplication. Dans celui de la maladie neurodégénérative, elle active un programme de mort cellulaire. Il y a comme un mécanisme de miroir. Or, l'immunothérapie renforce les défenses du patient ».
« Dans notre essai Parkinson, on injecte un certain type d'anticorps dits monoclonaux (issus d'une même souche de lymphocytes, les globules blancs essentiels à l'activation du système immunitaire NDLR). Leur mission : cibler les dépôts de protéines et les détruire. Nous commençons la phase II de l'étude clinique internationale avec des patients perfusés tous les mois », précise le neurologue.
Il ajoute que « le but est de ralentir le processus dégénératif, voire de le stopper si on arrive au tout début de la maladie. Cela veut dire une bien meilleure qualité de vie, moins de fatigue, de raideurs, de problèmes gestuels, de troubles intestinaux. Moins de tremblements aussi même si ce symptôme ne concerne «que» 30% des patients. Pour eux, c'est un nouvel et bel espoir ».