Daniel Rosenweg remarque en effet dans Le Parisien : « Et si le tiers payant intégral c'était - enfin - pour demain ? Prévu par l'ex-ministre de la Santé Marisol Touraine pour se déployer de façon obligatoire en novembre 2017, le tiers payant intégral [...] s'est transformé avec l'arrivée, en mai 2017, de la nouvelle ministre de la Santé, Agnès Buzyn ».
Le journaliste note que « de «généralisé», il est d'abord devenu «généralisable», c'est-à-dire basé sur le volontariat, pour répondre aux critiques des médecins. Dans la foulée, un rapport commandé à l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) ayant constaté l'incapacité des professionnels de santé et des complémentaires santé à s'entendre sur la création d'une plate-forme en ligne, la ministre a reporté la réforme à 2018. Depuis, plus rien. Le tiers payant intégral reste limité à quelques catégories de patients ».
Daniel Rosenweg indique cependant qu'« un dispositif testé auprès d'une centaine de professionnels de santé est fin prêt, disent ses initiateurs. Ce dispositif est basé sur une plate-forme en ligne permettant aux médecins, dentistes, infirmiers, kinés, opticiens, biologistes... de vérifier les droits du patient en temps réel, d'adresser en un clic leurs honoraires à l'Assurance maladie et aux complémentaires santé, et de se faire payer rapidement ».
Le journaliste explique ainsi que « depuis 2018, l'Union nationale des professionnels de santé (UNPS), où sont représentés les syndicats de médecins, kinés, infirmiers, audioprothésistes, biologistes, pharmaciens, travaille en coulisses à cette «alternative libérale de dispense d'avance de frais» ».
« Ils se sont tournés vers leurs confrères pharmaciens qui, depuis deux décennies, pratiquent sans encombres le tiers payant intégral via leur propre plate-forme : Résopharma. Cette dernière a donc, en quelque sorte, été clonée pour donner naissance à Paymed, dédiée aux professionnels médicaux et paramédicaux », relève-t-il.
Paul-Henri Cheminal, directeur général de la plateforme, fait savoir : « On a testé notre dispositif auprès d'une centaine de professionnels répartis dans 6 régions et ça fonctionne. On est prêts ! ».
Daniel Rosenweg précise que « Paymed reçoit les ordonnances des praticiens et les rémunère, sous six jours, de la totalité de la facture : part Sécu et part complémentaire confondues. À elle ensuite de récupérer ces sommes auprès des payeurs concernés ».
Le journaliste observe toutefois que « le déploiement de ce dispositif testé depuis janvier avec une centaine de praticiens se heurte à un ultime problème, «politique» celui-là ». Luis Godinho, président de l'Unsaf (audioprothésistes), remarque : « InterAMC, qui réunit les plus grosses complémentaires santé, refuse de passer une convention nationale et collective. Il veut que chacune des 474 complémentaires signe une convention avec chaque professionnel ».
« On veut une convention unique comme pour les pharmaciens. C'est la garantie que les mutuelles ou assurances ne changeront pas les règles en cours de route », poursuit le responsable.
Daniel Rosenweg note que « face à ce blocage, 7 syndicats [...] viennent de demander à Agnès Buzyn d'arbitrer ». Maurice Ronat, président de l'Union nationale des organismes complémentaires d'assurance maladie (Unocam), déclare ainsi qu'il va « saisir sans délai les trois fédérations de complémentaires. Je ne vais pas laisser dormir ce dossier : avec les réformes qui arrivent, il y a un besoin pressant de mettre en place le tiers payant intégral ».